Auteurs
Poètes
Bernard Mengal
Né le 2 juillet 1948 à Fagnolles (Belgique). A travers un cheminement philosophico-poétique, l'auteur poursuit un objectif vital ; une réflexion sur soi-même et sur le monde. En 2004, il a publié De Megingaud à Mengal, Origine et évolution d'un nom de famille, et, en 2 006, le recueil de poésie, les horizons inexistants aux Éditions de la Nouvelle Pléiade à Paris. A participé aux Florilèges de la S.A.P.F (2009, 2010,2011). L'auteur perçoit la décennie de l'an 2 000 comme une tyrannie mondiale produisant un mal de vivre généralisé. Cette mondialisation n'est pas une évolution inéluctable, mais bien le résultat d'un consumérisme exacerbé et d'une idéologie antinaturelle : le mondialisme. Face à un avenir inquiétant et à une idéologie mortifère, l'harmonie de notre être profond avec la splendeur des phénomènes naturels est la base d'une nouvelle sérénité. En avril 2010, le volcan islandais Eyjafjoll entre en éruption et provoque d'importantes perturbations dans le trafic aérien de l'Atlantique Nord. Cette éruption suspend pour quelques jours les progrès de la mondialisation. En mai 2011, le volcan islandais Grimvotn menace de nouveau le commerce aérien. Les Dieux seraient-ils de retour ? Et seraient-ils hostiles au mondialisme ?
Soif de lumière
Univers minéral aux éperons de glace,
La sombre mugit et les rocs se fracassent,
Un ciel anéanti pour un horizon flasque,
La lumière se délite quand les nuées la masquent.
Le murmure de la mer élargit le décor,
Pour les montagnes de fer agrippées par la mort,
Des traînées erratiques structurent le paysage,
Qui prend un air abstrait pour savants de passage.
Des cristaux aux lueurs cinglantes et cruelles,
Transpercent les collines aux allures irréelles,
La vapeur du passé sur les flots immortels,
Navigue sur l'écume aux traces immatérielles.
Le froid saisit l'espace dans ses griffes acerbes,
Dessine dans les cieux des lignes circonflexes,
Défiant la pensée, la quadrature du cercle,
Archéologie sainte stratifiant le complexe.
La terre sort de la nuit, qui luise le soleil !
Balancée par la houle, les gerbes s'émerveillent,
Se gonflent puis s'incurvent sur l'océan glacial,
Les rayons argentés ont un reflet fatal.
L'extrémité du monde aux îles noires et nues,
Surgies d'une eau noirâtre aux vagues éperdues,
Des brumes empoisonnées de la mer de métal,
Qui roule sous les nues des pensées abyssales.
Les cieux s'anéantissent, nuits sans obscurité,
Gaz et vapeurs sinistres, souffle d’éternité ;
Daigne nous laisser passage, mer inhospitalière !
Nous défions ta hargne, muraille de glace austère !
Pyramides de granit, divines cônes de lumière,
Vallée de cendres grises, de gravats, de poussière,
Sur les masses colossales des montagnes de géants,
Coule la ligne sinueuse d'un fin filet d'argent.
Un bloc de glace scintille, bleu, glauque et translucide,
Dans l'immensité d'encre couverte d'une brume acide ;
Sur la mer pétrifiée comme un métal hurlant,
Sont-ce les limites du monde ou bien son commencement ?
Dans les griffes acérées d'un murmure qui se glisse,
La vertu foudroyée a le sang qui se glace,
Quand les murailles épaisses ont des charnières qui crissent
Les blocs d'airain s'écroulent et coulent dans la crasse.
L'éternité étend son ombre impassible,
Sous un ciel sans pénombre aux regards impossibles,
Sur tous ces jours sans nuit et ces nuits sans sommeil,
Où toutes les heures du jour sont désormais pareilles.
Assis au bord du gouffre, je raisonne sur la place,
De l'intellect utile qui simplifie et classe,
Îlot de rage perdu dont l'océan menace,
Cet univers mental qui définit l'espace.
Cet univers mental où les rocs se fracassent,
A des aspects maudits qui perturbent et qui glacent,
Quand la mer d'ombre mugit sous un horizon frasque,
Le ciel s'anéantit, se délite et la masque.
Une mer de murmures agrippés par la mort,
Sur les montagnes de fer, élargit le décor,
Structure le paysage de traînées erratiques,
Qui ont un air abstrait aux formules elliptiques.
La raison écumante a des pensées fragiles,
Sous les nues inclémentes et les propos futiles,
Quand les vents se déchaînent en sarcasmes innommables,
Les poètes non plus n'ont pas un air aimable.
Suprême et solennel, le regard clair s'égare,
Sur un tumulte errant et un décor blafard,
Une griffe énigmatique, signe sacré et ancien,
Dans un déluge verbal, scelle sans cesse ce destin.
Un archétype tenace soumis au cataclysme,
Évoqué par les sages sous forme d'aphorismes,
Message tentaculaire d'où le sens se soustrait,
Pourchassé, obsédant, face à des sons abstraits.
Les vagues arguments de sophismes qu'on réfute,
Imbibés de musique et de propos hirsutes,
S'enfoncent et s'enlisent dans la mare éphémère,
D'un lexique envoûtant et des règles de grammaire.
Une bourrasque de mots, flot intellectuel,
Se lance à l'assaut d'une âpre citadelle,
Une forteresse logique hérissée d'invectives,
Méandres de la pensée qui tangue à la dérive.
Et l'âme sensitive vit de grands mots sonores,
Émotions qui dérivent, qui claquent au vent du nord,
Car le ciel ébloui par des mots sans échos,
S'exclame, s'esbaudit, se rétracte aussitôt.
Les brumes blêmes et obscures aux reflets bleus et flasques
Sillonnent équivoques sur une écume opaque,
Oscillent et accélèrent par dessus une flaque glauque,
Houspillent et manifestent, vitupèrent d'une vois rauque.
Quand les cieux empressés face à l'horizon blême,
S'élancent enlacés aux embruns qu'ils malmènent,
Emportements furieux dont les formes indécises,
S'entrechoquent violemment, peu à peu se précisent.
Dans les régions polaires opaques et pathétiques,
Les clairs amas de glace ont un aspect mystique,
Les cristaux s'articulent en lueurs sépulcrales,
En reflets lumineux, crispations sidérales.
Auréole d'espérance sur la mer d'amertume,
Inondée de lumière et rongée par la brume,
Son éclat transfigure les accents mystérieux,
D'un océan fugace aux contours fabuleux.
L'ASSOCIATION
Son objet est de réunir et regrouper les auteurs représentant La Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie.
Fondée et déclarée au journal officiel, le 3 avril 2008 (J.O. du 26 avril 2008).
Toutes les disciplines créatrices en matière littéraire et artistique, en particulier les poètes paroliers et tous ceux qui font œuvre de création tels que les peintres, affichistes, décorateurs, musiciens et photographes.
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