Au pays de mes yeux

Au-delà des horreurs, des traques ruisselantes,
Au-delà des malheurs et des peurs dévorantes,
Il est un paysroi où la beauté est reine,
La rose parfumée y règne en souveraine.
C’est un pays de rêve où les cieux sont si bleus
Que l’on est ébloui, que l’on ferme les yeux.
La douceur s’y promène, blanche silhouette
Elle offre la tendresse en guise de conquête
Je m’y vois frémissante et belle à en mourir,
Avec au fond du cœur un insolent désir,
Faisant naître une fleur à chacun de mes pas
Et portant à mon bras un panier de lilas.
Les hommes de là-bas semblent des chevaliers
Aux regards purs et tendres, aux regards altiers ;
La sensibilité qui caresse leur âme
Est toujours en errance et point ne se proclame.
Ignorant les orages, n’ayant pas peur des chiens,
Ils ne sont que poètes ou bien musiciens ;
Egarés de la vie, vivant dans notre monde,
Ils viennent témoigner que l’amour nous inonde.
Et toi, ne vois-tu pas que toute cette ivresse
S’enroulera toujours autour de la détresse ?
Dans le pays d’Amour, tout est beau à pleurer,
Non, ce n’est pas un rêve, il suffit d’y penser.