La défense du livre va de pair avec la défense de la langue et la qualité de l’enseignement. Nous avons maintes fois dénoncé les défaillances de l’éducation nationale, soumise à des réformes incessantes et incohérentes. Les conséquences sont de plus en plus criantes. Dernière nouvelle : selon un rapport émanant du Ministère de l’Education Nationale, le niveau des élèves de CE 2 est bel et bien en baisse depuis 15 ans, autant en ce qui concerne les acquisitions que la compréhension, et ce, dans toutes les matières. Pour parfaire cette évolution – ou pour la dissimuler – on se propose maintenant de supprimer le brevet des collèges ainsi que le système de notation, jugé trop stigmatisant. Le tout s’insère dans un discours social qui prône la spontanéité naturelle et l’épanouissement créatif au détriment de l’effort et de la rigueur qu’un apprentissage sérieux exigerait.
ne nouvelle fois, la préparation du FLORILEGE est l’occasion de montrer notre attachement à la langue française et à son expression écrite, à travers une publication de grande qualité...
Contrairement à ce que l’on pouvait craindre avec le développement des techniques numériques dans le domaine de l’édition, le livre, que l’on aime, que l’on peut toucher et feuilleter, cet objet de plaisir intellectuel, garde tout son attrait et les faveurs de beaucoup d’entre nous.
De surcroît, le progrès technique met à la disposition des jeunes un arsenal d’outils séduisants et d’accès facile qu’il n’est pas question d’ignorer. Les médias s’expriment de plus en plus dans un charabia anglo-saxon qui envahit la vie quotidienne et façonne les esprits. Dans ce contexte peu favorable, le plaisir d’écrire existe encore. Il est même l’ami fidèle de la poésie. Le succès du FLORILEGE en témoigne même si un certain nombre d’associations tentent de l’imiter et de tout tenter pour le voir disparaître de notre petit monde poétique. D’autres signes d’espoir subsistent : le métro, dont il faut saluer l’action en faveur de la culture, organise régulièrement un concours de poésie (par internet !). En un mois, c’est plus de 3000 poèmes qui sont parvenus au jury ! Les plus chanceux voient leurs œuvres affichées dans les couloirs du métro.
Sur cet élan d’optimisme, n’oubliez pas d’envoyer rapidement vos textes afin que le FLORILEGE ne prenne pas de retard. C’est la meilleure façon de manifester votre attachement au livre et à la culture française et francophone.
René LE BARS
Vice-président de la S.A.P.F.