Auteurs
Poètes
Jean-Paul De Peretti
Né le 5 juillet 1933 à Bizerte (Tunisie). Licencié en Droit (1958), très jeune, il devait se révéler en poésie, obtenant le 6 décembre 1953, le titre d'académicien des Poètes de la Mer (Rouen). Pour lui, pratiquer l'Art poétique est un besoin vital. Sa sensibilité et son sens de la vie en font un poète réaliste. Des prix élogieux ont couronné sa carrière littéraire grâce à plusieurs recueils publiés. A collaboré aux Grandes Anthologies et Encyclopédies poétiques ainsi qu'aux Séquences 17 à 48. (Éd. Jean Grassin). A participé aux Florilèges des Auteurs et Poètes de la Francophonie 2009 – 2010- 2011. A obtenu la médaille d'argent du Mérite et du Dévouement Français (2011).
Adolescence
Adolescent croisant dans la haute lumière,
Bertrand y trouve un goût de vérité première.
Uni vraiment à corps avec son blanc planeur,
Il danse autour de l'astre à l'ardente fournaise
Un étrange ballet, et s'abandonne à l'aise,
Savourant son parfait bonheur.
Son premier vol moteur avait semblé rustique,
Mais le chemin devint vite initiatique.
Le baptême de l'air avec le vieux Théocratie
S'était fait simplement et surtout sans dommage ;
Il en gardait encor la radieuse image....
Mais plus tard, le cours météo.
L'algèbre abstraite et sèche et autre grand mystère
De l'aile, révélé, l'ont ramené sur terre
Au froid concept chiffré. Comment rêver à ce niveau ?
Alors qu'il désirait faire vite ses preuves
Il devait affronter ces cruelles épreuves.
Presqu'un cheminement nouveau.
Le moniteur Théo s'occupait des baptêmes,
Les autres instructeurs étaient des forts en thèmes
Peu portés au phantasme. Il ne les sentait pas
Aussi bien que Théo avec son sens pratique
Qui cédait peu pourtant à la mathématique ;
Lui l'aurait aidé à grands pas.
Pour le tableau de bord : compte-tours, altimètre...
C'est dès le premier vol, comment ne pas l'admettre ?
Que grâce au bon Théo, Bertrand l'assimila.
En moins d'une heure, au soleil qui rougeole
Bertrand avait compris, le cœur gonflé de joie,
Les ''vingt'' cadrans répartis là.
C'était beaucoup trop beau, les forts en théorie
L'attendaient, salivant dans leur bigoterie
Vouée à la divine et froide équation.
Ils lui prouvaient par X, appelé ''l'inconnue''
Comment une portance est le mieux obtenue.
L’oiseau y perdrait l'action.
Bertrand avait rêvé d'espace et d'altitude
Alors il affronta tous les livres d'étude :
Icare, se dit-il n'avait pas assez lu.
Oui, même s'il croyait que le réel s'émousse
Quand l'intellect domine, pour lui, vrai petit mousse.
La théorie a prévalu.
L’Indien subissait une épreuve oculaire :
Il lui fallait fixer des yeux l'astre solaire
Pour prétendre à l'état d'homme après ce tourment.
Bertrand, lui, confronta le théorème aride,
Mâchoire et sourcils durs, front barré d'une ride :
Verticale d'entêtement.
Vint l'heure où l'initié affronta la lumière
Dans sa barque céleste où, chose coutumière,
Prendre la piste, essais divers, dernier ''Allô'' !
Au contrôleur de vol, tout prit plus d'importance.
Bertrand devait, lui-même, affronter la portance
Pour ce premier vol en solo
Où le novice doit s'arracher à la terre
Sans moniteur qui l'aide à servir le Mystère
Dans la fragile nef. Et ce fut le succès.
Il eut tous ses brevets : tout devint habitude
Bientôt : heures de vol, même le temps d'étude,
Il les aima jusqu'à l'excès.
En fin, Bertrand remit sa jeune destinée
A l'azur d'une belle et fraîche matinée
Dans l'espoir d'emporter l'un des plus beaux records :
On doit celui de la durée... L'heure venue,
Tenir bon ! ... ah ! Bertrand, la faucheuse est connue
Pour ne pas choisir ses décors
Partout elle s'adonne à la seule folie
De vouloir que tout cesse et que tout se délie
Mais lui se sent trop bien : '' Être vainqueur demain !...’’
La machine répond à chaque ordre qu'il lance :
«Il suffit de garder toute sa vigilance,
Un peu de force dans la main.»
«Ah ! Se laisser porter doucement dans l'espace,
Voilure ouverte au vent, fier et stable rapace
Lancé dans un plané sans fin, silencieux !...»
Mais prend garde, Bertrand, aux vastes étendues !
Tes ailes ne sont pas simplement suspendues
Par divine magie aux cieux !
Splendide, on l'a trouvé couché dans la pierraille,
Vivant oiseau, brisé en frappant la muraille...
Avait surgi, brutal, droit devant, le danger !
Brusquement conscient, image inexplicable,
Bertrand vit la montagne, et la mort implacable
Dans son esquif blanc et léger.
Il semble vivre là, dans cette solitude,
Face offerte à l'azur, et grisé d'altitude,
Un but suprême atteint, moins superficiel
Que le record perdu.... Dans la brise en hommage,
Tremble à ses doigts : chaînette et médaille à l'image
De l'Aimante mission du ciel.
L'ASSOCIATION
Son objet est de réunir et regrouper les auteurs représentant La Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie.
Fondée et déclarée au journal officiel, le 3 avril 2008 (J.O. du 26 avril 2008).
Toutes les disciplines créatrices en matière littéraire et artistique, en particulier les poètes paroliers et tous ceux qui font œuvre de création tels que les peintres, affichistes, décorateurs, musiciens et photographes.
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