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Parlez-vous français
Châtelet-Les Halles – Gare du Nord...
Le centre de Paris, le centre du monde. A n'importe quelle heure de la journée, le passage du Métro est un voyage dans l'inconnu. Impressionnant et inquiétant à la fois. Sur le quai, c'est un brassage de population, mouvant et grondant. C'est une explosion de langages à peine croyable. Ce ventre de Paris est un capharnaüm brûlant où s'entrechoquent toutes sortes d'idiomes, où l'on entend rarement un mot de français. A l'image de Paris, la France est certainement diverse, c'est un fait probablement irréversible.
Si l'on pense, et à juste titre, que la langue est l'ouverture magique vers une intégration réussie et partant vers la culture, il y a de quoi être pris de vertige devant le chantier à entreprendre. Pourtant, que d'espoir ! Les parents étrangers vivant et travaillant en France, auront certainement du mal à parler français ou à abandonner leurs coutumes mais leurs enfants iront à l'école et joueront avec les autres enfants, apprendront à lire et à écrire. L'assimilation fera son œuvre pour le plus grand profit de la langue française. Certains deviendront même écrivains, journalistes, cinéastes ou poètes. La diversité apparaîtra comme une véritable chance.
L'extrême diversité certes, offre parfois un visage déconcertant. C'est le cas dans le métro parisien. C'est le signe évident d'un défaut d'intégration. Mais quel remède est plus efficace que l'apprentissage de la langue ? Malgré l'aspect insurmontable de l'entreprise, il y a urgence à développer sur tout le territoire, des pôles d'apprentissage, des cours de français. Les moyens nécessaires risque de peser lourd mais sont indispensables si l'on veut envisager à terme, un équilibre national harmonieux, et, par ricochet, un rayonnement international supplémentaire.
En pur produit de l'École Normale d'Instituteurs, je ne résiste pas à l'envie d'évoquer quelques souvenirs. Au sortir de l'Institution, nous devions assurer quelques mois de stage dans ce que l'on nommait les ''classes d'application''. Au cours préparatoire, à la rentrée, il s'agissait bien entendu, d'apprendre à de très jeunes enfants, à lire, écrire, compter. Je me souviens encore des tableaux de lettres, de syllabes, de mots, que nous préparions à l'avance et que les élèves répétaient le matin jusqu'à une parfaite assimilation.
C'est du rabâchage diront certains ! La méthode était rude, il est vrai mais les mécanismes fondamentaux étaient acquis rapidement. Les élèves savaient lire Noël ! Il était temps ensuite de donner un sens aux mots, aux phrases et de découvrir avec plaisir l'intelligence de la langue. D'autres méthodes ont relégué ces pratiques au pays des souvenirs, avec, hélas, les résultats que l’on sait. Les tests pratiqués auprès des jeunes élèves affolent les compteurs : des dizaines de fautes relevées dans des dictées assez simples !
Les Écoles Normales ont disparu. Les IUFM qui leur ont succédé ont subi le même sort. Jamais pourtant, on ne rendra jamais assez hommage à ces institutions qui formaient des maîtres porteurs de valeurs intellectuelles et humaines qui font cruellement défaut maintenant. Quelles conclusions peut-on en tirer ? Quels remèdes peut-on imaginer ? De toute évidence, la remise en cause des méthodes d'enseignement s’impose ; Mais ce n'est certainement pas suffisant ; il faut une volonté plus affirmée.
La parfaite connaissance de la langue qui constitue, on le voit bien, une nécessité absolue que l'on définit comme la ''culture de base'', ouvre naturellement la voie à un niveau de connaissances supérieures qui constitue la ''culture générale''. Un luxe que la République propose à tous, quelle que soit leur origine, à condition que chacun fasse l'effort de l'acquérir.
Est-ce une utopie à l'heure où la seule mémoire qui compte est celle de l'ordinateur ou du Smartphone ? Où les médias et moyens de communication modernes, prisonniers de la mondialisation, n'ont plus une attention pour l'acquisition des connaissances intellectuelles et techniques, plaisir d'un âge où le temps passait moins vite.
D'ailleurs, la notion de ''culture générale'' a-t-elle encore un sens au moment où un médiatique Directeur de Sciences Po (aujourd'hui décédé) suivi par la plupart des Grandes Écoles, décide de supprimer tout simplement l'épreuve de culture à l'écrit du concours d'entrée. Le constat fait aujourd'hui par Michel ONFRAY est sans appel : depuis mai 1968, le rejet systématique des connaissances acquises sous l'étiquette culturelle n'a fait que s'aggraver et la culture de base a même disparu !
En réaction, Alain Finkielkraut mobilise pour mettre fin à cette dérive aux conséquences multiples : ''La culture est un rapport aux choses, au monde ; les grandes œuvres du patrimoine permettent de nous situer et de mieux nous comprendre ''. Il rejoint ainsi Albert Camus pour qui ''bien nommer les choses favorise la compréhension entre les hommes''.
Quel espoir et quelles perspectives peuvent naître une telle situation dont on a peu de chance de voir le terme ? Sans doute faut-il réviser et adapter les méthodes et les moyens pour sauvegarder ce qui peut l'être et redéfinir les orientations possibles. Trop peu nombreux sont les intellectuels qui osent pousser un cri d'alarme devant ce constat attristant parce que les solutions proposées paraissent toujours inefficaces. A un constat de carence répond un constat d'impuissance.
Olivier Poivre d'Arvor, défenseur de la langue française depuis vingt-cinq ans, propose une ''nouvelle donne culturelle mettant en valeur le patrimoine exceptionnel dont nous pouvons être fiers".
Xavier Darcos, ancien ministre de l'Éducation, qui vient d'être nommé à la tête de l'Institut Français organisme dépendant du Quai d'Orsay, fait le même constat et s'engage avec enthousiasme à faire la promotion de la culture française à l'étranger car, dit-il, ''la culture est aussi un outil diplomatique''.
A leur modeste niveau, nos associations qui ont toutes pour but la défense de la langue française et de la Francophonie, militent sans relâche pour que les efforts des uns et des autres ne soient pas vains.
René LE BARS
L'ASSOCIATION
Son objet est de réunir et regrouper les auteurs représentant La Société des Auteurs et Poètes de la Francophonie.
Fondée et déclarée au journal officiel, le 3 avril 2008 (J.O. du 26 avril 2008).
Toutes les disciplines créatrices en matière littéraire et artistique, en particulier les poètes paroliers et tous ceux qui font œuvre de création tels que les peintres, affichistes, décorateurs, musiciens et photographes.
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