L'étendard de la Poésie

Ne serait-il pas opportun de mener une étude approfondie sur la nature théorique de ce que nous pourrions appeler « l'idéal de la société humaine », à supposer que cet idéal existe et soit définissable ?

En effet, avant même de mener campagne pour une société humaine idéale, ce qui est déjà une notion légèrement différente, ne devrions-nous pas aussi nous demander si notre humanité tout entière partage vraiment un même idéal ?
Assurément, tel n'est pas le cas puisque s'affrontent des conceptions de sociétés radicalement différentes, ce qui réclame une attention extrême avant d'énoncer de grands principes qui devraient soit-disant s'appliquer à l'ensemble des nations.
Ces questions étant posées, nous constatons immédiatement combien le travail s'avère complexe, d'un point de vue à la fois théorique et pratique.

Ne s'agissant pas d'élaborer une énième théorie sur le sujet, l'aspect pratique nous intéresse cependant au plus haut degré, tant l'urgence nous impose désormais d'engager une action réconciliatrice entre les peuples.

Or, nous avons déjà identifié une source commune à bien des conflits, dont notamment des malentendus d'ordre religieux, parfois anodins à la base. Mais surtout, s’il ne s’agissait que de cela, l’intelligence de nos éminents docteurs et autres penseurs, en parfaite considération d’entente par ailleurs, eût pu résoudre les conflits pour bâtir une Cité merveilleuse pour tous. Sauf que ces subtils malentendus ont été amplifiés par des intervenantstiers qui ont trouvé leur intérêt à voir la situation dégénérer en un venin mortel…

Lorsqu'on découvre, par exemple, a posteriori, que des dictatures passées faisaient partie du plan stratégique de certains commanditaires étrangers, les preuves deviennent accablantes à l'encontre de décideurs hors-jeu, qui, loin des champs de bataille, prononçaient des discours provocateurs alambiqués pour tromper l’opinion publique. Comment ne pas s'étonner alors du soulèvement consécutif des peuples qui ont souffert dans leur chair ?
Ne serait-ce donc là qu'une préoccupation de poètes ? Manifestement, dans le déroulement des événements suscités par les hommes, il nous apparaît que les gouvernances oeuvrent bien loin d'une notion d'idéal que souhaiterait notre humanité.
Contrairement à la notion de développement, qui aurait pour but d'apporter aux individus ce qui leur est nécessaire ou apporterait harmonie et tranquillité, s'agitent et se multiplient progressivement les étendards de la violence et les spectres de la misère.

Il devient tard pour inverser le cours de cette organisation machiavélique créée par quelques poignées de puissants de notre monde. Pourtant, il nous appartient de croire en la possibilité d'inverser la tendance. Tout d'abord en doutant de ce que ce que les modèles proposés nous conviennent ; en refusant de suivre le mouvement sous prétexte qu'il proviendrait d'un élan naturel et dans notre intérêt ; en nous instruisant auprès d'authentiques spécialistes indépendants sur les solutions réelles préconisées et en favorisant leur mise en place ; en cultivant un esprit de bienveillance à l'égard de ceux qui souffrent et en luttant pour rétablir un équilibre de justice et de bon sens, tenant compte des éléments naturels en présence...

Le mot d'ordre général tiendrait en une devise que nous initions comme suit :

« Réveil et solidarité, avec hauteur et foi en l'avenir de l'Homme ! »

Nous pourrions l'inscrire sur notre étendard de la Poésie.

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