rand-Prix « Charles Le Quintrec » (poésie classique) : Jo CASSEN
CONCOURS 
La coupe provinciale
(suite...)
 

là
homme
 
virilité débroussaillée par les ondoiements du temps
 
une liberté de penser le monde
les questions fusent sur l'art
 
les gens aiment
 
le prestige de la différence
 
on ne sait qui l'emportera aujourd'hui
et demain sur un coup du sort à un pied gagnant
on parle de l'Angleterre dynamique
de l'Allemagne à la traîne un penalty perdu pour la Suède
 
le juste et injuste déroulement des activités
 
on ne réagit pas on ne fait rien
c'est la loi réaliste du cours des événements qui se produisent
 
en lorgnant sur les traces de caoutchouc brûlé
sur la route grise sombre et dure
tombeau rigide et figé des animalcules
 
je déchiffre les vrilles flottantes des cheveux
 
ça me parle aussi fortement qu'un chiffon mouillé
déballé sur le bord d'une fenêtre
 
je renifle ce rapport indécis des sens
qui se distille dans la contradiction
de ce que je veux et de ce que je pense
 
l'issue d'un débat sans fin sur l'entropie d'un score
 
c'est du feu dans la voix
du raclement dans les soupirs
du plaisir dans la gorge
 
la chaleur a des déploiements d'azur
 
une envergure qui encadre les croyances
 
Le Maroc l'Iran
 
jusqu'à la dernière seconde
 
des pleurs des pleurs des pleurs
pour étancher
la soif de reconnaissance de toute une nation
 
Taremi rasant le goût le la victoire sur les filets du but
voici l'Afrique noire
le Nigéria et le Sénégal
les orteils labiles
 
Musa le Ronaldo du continent d'origine
 
la France nourrit sa course
de contrôle et d'illusion
il faut que ça passe
 
les regards forment l'ombre d'un étau sur Mbappé
 
je ne vois pas de début ni de fin
à cette euphorie dramatique
l'autan a plus de saveur que de sécheresse
 
c'est la belle saison
blanche à l'instar d'une nappe fleurie
et les femmes s'expriment
 
ce sont des pépiements de dentelles et de frisottis
 
qui font découvrir la couleur de leurs iris
et la générosité de leur corsage
on leur arrache des rires nerveux
 
qui gambadent docilement sur une tranche de soleil
 
détachant chaque pétale des pâquerettes
un jeu d'écoute et d'offre au désir
l'écarlate joue écartant les rayons sur leur front éclatant
 
c'est sauvage et rustique dans cet espace organisé
dont le renouvellement de l'aspect s'impose
une main dans la main chaotique
pour revoir et fonder notre vision
à partir de nouveaux yeux
le ballon court et saute
 
il est au centre de toutes les têtes
de tous les aiguillages de la pensée
 
l'eau goutte et coule et goutte et coule
sur les peaux et les lèvres
 
France-Argentine c'est symbolique
 
poussif sur les élans
clôturé sur les appels
 
Brésil-Mexique la surprise sans surprise
 
il fait si chaud
il n'y a presque personne sur la route
les nuages même flottent
raz-de-marée de flocons blancs
 
le frémissement des houppiers
me rappelle la fragilité des mains
d'une femme au labeur
 
déplacement de meubles aujourd'hui
dans la campagne noire de profondeur
malgré l'écran de soleil qui fait apparaître
les taches de rosée sur le pare-brise
 
j'ai arrêté de compter
les becs pliés contre le capot
et les coups de rêve contre le rétroviseur
la vitesse c'est le choc
la folie qui nous conduit
éveillés que nous sommes
coiffés par un gel lâche
que caresse bientôt la main du Temps
 
mon majeur est bosselé
d'avoir trop écrit
le corps traversé par l'anxiété
d'être et d'avoir créé
 
parce que ça tourne
le vent l'heure le foot
l'histoire de moi
 
entre deux passements de vers
 
Les uruguayens l'Argentine la chute les larmes
le tangage des volontés
le précipice du Brésil le sens du devoir japonais
 
je m'essuie le front régulièrement
le Portugal et l'Espagne ne verront pas la gloire
la superficialité des engouements dans l'équipe d'un jour
 
la force d'une nation le but c'est la liberté tout court
 
c'est fragile c'est succinct rude un véritable magnum de champagne
 
la froideur du visage
je me retrouve l'esprit entre quatre yeux
enflammés et somnolents
je redoute la moralité et ses grands airs d'embonpoint
je me balade dans la campagne
 
une lame de tiédeur passe sous les pans de ma chemise légère
 
paysage sinople – un terrain de foot en devenir
 
on papote on délibère un vide entre le tissu moite et l'aisselle humide
 
pour se sentir maître et soi
 
Cavani Neymar Ronaldo il n'y a pas de miracle
l'équilibre d'un système la clef de la viabilité d'une équipe
 
ce sont des trouées des espaces des percées
ça se trouve dans la boîte à "contre"
la France et la Belgique avant le choc attendu
 
un entrechoc de jambes de souffle et d'os
je vois le chagrin et la pauvreté des peuples d'Amérique
 
la Russie fut un challenger de premier ordre
 
je peux apprécier et avoir cette distance ordonnée face à l'extérieur
 
les drapeaux bleu blanc rouge se balancent dans les faubourgs
on dirait les manches de bras féminins voluptueuses et coupables
 
les escarcelles tremblotant à l'ombre de la Galerie des Mathurins
 
qui contiennent la contradiction de la création et de l'Origine
 
le calicot en triptyque s'invite à la fête criarde du paysage en couleurs
 
Orbec et Broglie
 
je parcours la capitale du Pays d'Auge cette fois-là
 
avec ses ornements tristement neufs
j'ai une petite soif de Liège et de Bruxelles
d'inconnu et d'architecture
 
où faire pleuvoir
ma vision brûlante de l'art
dans toute sa rigueur illégitime
un rassemblement des "Tout"
où commencerait le regard et s'achèverait le préjugé
 
pour faire sortir un peu plus de sa source
l'histoire du silence
 
le corps suffoque
doute intérieur
la langue se retourne
manivelle d'une machine à dire
– agitation appréhensible
 
je ressemble à un flipper bariolé de "bip"
 
il fait beau
pourtant c'est laid d'un excès de lumière
lait mélangé avec le sang qui court
 
il n'y a pas de variation ni jeu d'ombres
 
qui nous couperaient la respiration
par la particularité intense de l'événement
 
car la Nature est artiste
 
elle nous peint un portrait céleste
une représentation de la mouvance terrienne
 
et contrairement à ce que prétend un poète
 
son originalité est toujours exacte
c'est un fait la condition funeste de l'Homme
l'amour et le rejet
l'égoïsme et le don
l'apprentissage d'être devenir
ce qui nous tend et distend d'un vide à l'ouverture au
pour refonder l'ego dans la culture des autres "moi"
 
le décor relate notre regard en situation
 
il faut penser à ceux-là
les absents les inexistants les non-visibles
 
que l'horizon nous illustre chaque soir
 
France Belgique Croatie Angleterre
 
nous voici dans le carré de soleil
l'azur plus bleu que bleu la chaleur plus trouble que trouble
entre accès de vitesse et d'inspiration
 
la Belgique de Bruyne ne fait pas dans le Hazard
 
puis excès de comédie c'est bientôt prêt
le sifflet est une nuit coupée court sur le terrain de jeu
 
qu'est-ce que j'y gagne qu'est-ce que j'y perds
 
au bord de l'eau
sous le Pont de Calix à Caen en pleine Normandie
humant les exhalaisons de l'humus et des pelouses émondées
les émanations des fleurs d'Été
 
j'essaie de reconnaître la nomenclature
des arbres et des plantes à chlorophylle
 
de placer mon tableau de Linné incomplet dans le paysage
 
depuis ma mémoire inconstante infidèle
 
un ballon dans les filets
 
ça creuse l'estomac ça renoue la gorge
 
est-ce que ça vaut la peine d'être heureux vraiment
est-ce que ça mérite d'être vivant
quand je vois le corps d'une femme
qui sourit rougit aiguise les limbes de la prunelle
 
cisèle le plaisir de l'observation
 
il n'y a vraiment que ça le flirt du corps avec l'esprit
l'accompagnement des yeux
un langage où l'interprétation est fondue dans l'Éternel
une force d'affirmation si bien pensée qu'elle ne s'exprime pas
j'apprends juste à comprendre l'importance d'un bijou
pour une femme et l'emprise de l'Homme sur l'Espace
 
le sport enchaînement du "rythme" et de la "passion"
passe-crochet-petit pont-talonnade – le pied magique
 
il suffit de croire après le quatorze Juillet
- l'air se respire avidement et les vacances sentent la mer -
que la joie aura gagné un cran de superficialité
 
on se rappelle
 
l'exploit de Pavard en boucle boule tournoyante
les records de buts de Kane en pointe
 
la société ne fait plus l'amour par plaisir mais par raison ou habitus
 
le pari de la finale quatre à deux du salut
quatre à deux en contre-attaque
c'est rapide et cher payé face à la Croatie combattive
 
le combat ne fait pas la victoire toujours
 
les cris et les clameurs jaillissent de la campagne au loin
 
Kanté Pogba Giroud Griezmann devant la bande à Modrić
malgré le but de Mandžukić l'égarement de Lloris
 
le ciel est tranquille bordant les bocages verts et jaunes
 
une coupe du monde ça n'est pas rien
j'éprouve l'enthousiasme populaire
 
ça vous prend
ça ne se justifie pas
c'est la raison même du bonheur
qui dépasse l'univers du football
car le rire est gardien présent
de la paix sur Terre
rix « Claude Sorel » (poésie libre) : Nicolas SAEYS
P
Mal de gorge
 
comme si j'avais bu
des « comme si »
 
imbibés de sûtras,
 
avec un poil de rousseur
ça me chatouille le bord des yeux
 
j'ai la veine figée comme un porphyre
 
et le ron-rondement grrr de la tondeuse extérieure
apparaît dans mon esprit comme une action transparente
 
je le vois
cet homme
amical je le vois comment
comme je le sens
commentateur d'un penalty
le sourire forgé par un goulot
avec le nez épaté
de la satisfaction d'un amour large
c'est un gris-bleuté dehors
 
qui vous endort et vous rafraîchit
obscurément dans les étoiles
 
je me souviens d'Amiens début du Mondial de football
 
une raison de boire beaucoup
une raison de rêver
une raison de ne pas aller travailler
 
de s'invectiver parfois
 
sur une pensée libre qui ne se permet aucune retenue
les bouteilles qui ne tiennent pas debout
 
il m'arrive moi-même de couper à ras
certaines croyances qui poussent trop vite
et repoussent constamment parce qu'elles ont été plantées trop tôt
 
à croire que c'était au crépuscule de ma naissance
la tour Perret et la marche sur les Hortillonnages
 
c'était orageux l'impression vive
le ventre gros
j'allais enfanter un mot trop beau pour être intéressant
 
un insecte claqué entre les deux parois d'un étau
un coup sec dans la tête
qui vous laisse des séquelles de libre penseur
 
devant la télé
 
la France qui marque
l'Allemagne qui perd
la Russie qui gagne
le Portugal-Espagne coude à coude
 
il y a de quoi manger un burger
au comptoir du bar qui vient d'être désinfecté
un coulis de larmes et de salive
un peu de glace ou de mayonnaise qui traîne
ma paume gluante collée dessus
 
il y a des rires humides délavés
croisés raccommodés avec un fil de circonspection
les flagellations indirectes
 
quand l'équipe avale un but par la confiance
 
les petites têtes avec d'énormes secrets de supporters
 
tantôt grivois tantôt narcissiques
dans un mécanisme approprié du geste
 
j'essaie de battre la mesure du mouvement ambiant
 
vide de communication plein de clameurs
 
c'est ahuri
c'est fort
c'est vibrant
 
je songe à mes voyages à l'harmonie des courbes
que j'ai perçues parmi une myriade de carrés de peinture
 
les blancs entre deux contre-attaques
coup-franc stop l'œil et l'oreille s'arrêtent sur un pied
le souffle du banc de touche traverse l'écran
 
j'ai soif de création
avec l'impression de vomir mille-et-un détails télévisuels
le goût sec c'est l'emprise de la société
avec laquelle j'échange mes microbes
le temps passant hors du self-contrôle
 
qui j'aime
qui j'estime
qui j'allume
 
avec un regard illuminé de désirs
picotant le battement cardiaque à vif
caressant le dôme d'un sein angoissé
 
il y a du feu là-dedans
le cou la jugulaire l'œsophage
j'enfile une représentation
je cours après la reconnaissance
 
je m'évente
je me noie
j'ai circulant dans le sang
un équilibre des excès de vivre
il me suffit de cliquer sur l'écran de la réalité
pour que tout l'édifice éducationnel s'effondre
 
le doigt sur la gâchette de l'observation
 
pour qu'il y ait contact et désunion
un "moi" présent au milieu du spectacle forcé
 
le manège rapide – trop rapide
que l'on ne peut quitter
et qui offre sa dose de vertige
 
les Sénégalais dansent
les Japonais ont la victoire inquiète
la Belgique est en veine
 
j'ai envie de bissap tout à coup
je le mélangerais presque avec du lait
pour confondre l'appétit et l'origine des peuples
 
j'entends le chant des grillons
ruisselant en onomatopées
sur les champs et les bocages voisins
 
il manque un phylactère à mon engouement lyrique
 
le soleil déchire les nappes de nuages
on croirait une jeune idéaliste qui déchiquète
l'image de son amant désinvolte aux bras d'une donzelle
un rut est sans valeur morale
 
ça sent le raisin frais
et le séchage des cheveux
l'amande le miel et le coco au sortir des douches
 
il n'y a pas matière à épiloguer
le ballon tourne virevolte crève
au plafond des consciences libérées
écrase les caboches qui bataillent
enfle les chevilles qui se cabrent
 
je me demande ce que je vais apprendre
 
la technique
les rires
les dribbles
les démonstrations de joie
la formation
les noms propres
 
ce qui se conçoit dans l'apparence et se raisonne troublement
 
il y a du vent autour de la vitesse
et de l'enseignement aussi
ce n'est pas le meilleur qui gagne
c'est l'organisation qui compte
la discipline et la fermeté du jeu
 
Ô Russie pour moi
 
tu es Lermontov Dostoievski Blok ou Mandelstam
 
avec leurs écritures franches et révolutionnaires
dont on a tiré le "tranchant" et la psychologie du "moi"
 
suis-je amoureux
du jour de la patrie
j'ai le sentiment qui pétille
 
les yeux d'ange près d'un feu nocturne de barbecue
 
les mojitos le rhum le whisky la tequila et des chips
 
un peu de tout pour faire un artifice
pour tuer une âme la déshydrater
s'efforcer de faire le vide à l'intérieur de soi
 
pour contempler béatement ce qui se trouve autour
 
elle me le disait bien
cette accorte allemande pulpeuse de surcroît
qui n'avait pas froid aux lèvres
la vision du sexe aujourd'hui
 
est charnelle la distance est maladive
le rapprochement suicidaire
 
comparable à un trou béant
c'est plein d'obscurité et de désaccord sur le fond
la pensée humaine s'évapore
 
le Christianisme made in United States
 
le climat est caniculaire
la lumière s'allume et s'éteint
dans un bout d'écran bleu
 
que l'on dévore à jeun
le bonheur de contempler cette foule de bruits
sur les fenêtres des immeubles
visage ocellé d'une quantité d'haleines
respirant sur les yeux
 
et qui s'éparpillent dans le silence de l'environnement
 
quand je rentre seul austère en paix avec la Nature
 
la chaleur m'abuse
 
les strideurs éclairent une fontaine d'idées
Jeudi a une saveur étrange
une espèce de ferveur stérile
 
qui jaillit brutalement
et se condense dans un roc qui se referme
je rêve d'eau fraîche et de cataractes
 
en même temps de plénitude mon gosier est à sec
 
le matin ressemble au soir
 
ce sont les mêmes appels résonnant dans l'indifférence du ciel
 
le mur de l'obscurité tombe
et les pensées glissent
sur le revers des principes
les rayons ne franchissent plus la barre de la conscience
 
barre à l'inconscient toute
 
c'est l'heure de s'enivrer
des tempêtes qui font chavirer le moi sur la limite du je
 
de se perdre dans la monade d'un nœud gordien
il est temps de verser la limonade alcoolisée
 
des fausses réalités
là où le jugement s'impose et égare le bon sens français
 
ah l'Iran
 
nous voilà Rumi Attar Khayyam Firdousi et Saadi
et je ne sais l'auteur
des récits d'Aladdin de Sinbad d'Ali-Babaet des Neuf-Loges
 
les passes sont en longueur
en constante aspiration vers la gloire
 
on croirait que le Simorgh les enveloppe sous une aile
 
les joueurs face à l'Espagne qui en jette
avec son passé son histoire et son chic européen
 
le combat désespéré
 
il y a du jeu rapide un élan d'espoir
 
de la fête dans l'air
et j'attends le Pérou
 
je ne demande pas l'impossible
 
un petit bonheur superficiel et inattendu
 
un saut de joie commun
 
je me demande pourquoi j'aime ça
l'égarement d'un ballon entre les jambes
ça a son charme
son esprit de challenge
son agressivité cordiale
sa coudée franche
 
ses faciès travaillés par le rythme soutenu de l'action
 
la sueur ça vous polit la peau
aujourd'hui je vais sortir
les mains à l'air libre
les étals des supermarchés seront moites
la vie et la mort s'y octroieront
 
une toile épaisse de moisissure
et mes oreilles bourdonneront des échos traînants
 
du vaste océan des Hommes
 
grouillant d'aspirations et d'incertitude
 
dans la condition interactive de l'être et du non-être
 
l'air est doux
 
que fredonne-il
il est suave une ligne béryl
un crin de soleil entre deux nuages
une délivrance du geste
ou quelque histoire lointaine des champs
 
que tout un chacun ignore
excentré dans sa conscience de vivre
une course contre le vent
il y a de l'enseignement à tirer
de ce que l'on écoute attention à approfondir
par rapport à ce que l'on entend
 
je parle et je me pose
 
.../...
rix « Marceau Constantin » (poème illustré) : Gérard LAGLENNE
P
                    Á mes grands-parents
 

Très souvent, je repense aux yeux de ma grand-mère,
Trempés de l’eau du puits à tirer chaque jour,
Brûlés par tous les feux de la lampe et du four,
Mais noyant, dans leur ciel, ma tristesse éphémère.
 
Pépé n’émettait point une parole amère
En dételant, fourbu, son cheval de labour
-Ou piégeant un renard, voleur de basse-cour-
Il constatait, parfois : « Ma récolte est chimère ».
 
Je gambadais, futile, ignorant leur effort,
Le sol bien trop ingrat, la maison sans confort,
Ces soucis et coups durs maltraitant une vie…
 
Regrets, amour profond, me rendent partisan :
Si, d’un assaut verbal, vous n’avez nulle envie,
Ne me dites jamais du mal d’un paysan !
rix « CécPrix du Haïku : Liliane CODANT
P
L’orbe des nuages
Enlace le pic neigeux :
Blanches épousailles.
 
                                           Sous l’ardent soleil
                                           Scintille le fier glacier
                                           Source des miroirs
 
Un voile argenté
Drape le roc immuable :
Gerbe de cristal
 
                                           Les gentianes bleues
                                           S’imprègnent d’azur profond
                                           Pur reflet du ciel
 
L’éclair des eaux vives
Fécondant l’herbe ondoyante
Elixir de vie.
rix « Cécile Aubry » (poésie jeunesse) : Sirius LETTRÉE-DELPECH
P
Le Pêcheur de la Lune
 

Du haut de la lune
Entouré par une robe d’étoiles,
Il guette dans le ciel
Une lueur animale
Filant à travers l’espace
Tel un poisson nageant dans le vide
Viendra-t-elle ?
La vive et malicieuse ?
Naîtra-t-elle devant lui pareille
Á une rose dont la beauté si éphémère
Ne laisse apprécier que sa trace
Se laissera-t-elle aller dans un élan de générosité ?
Feintera-t-elle la capture pour
Réchauffer le pauvre cœur du Pêcheur de la Lune ?
rix « Monica Richon » (Poésie néo-classique) : Monique-Marie IHRY
P
               Aux confins de la nuit
 




L’été repliait son manteau fleuri de sève,
L’automne déployait son jupon flamboyant
sur le massif en deuil, désolé, larmoyant,
dans le balai d’un soir où la mort plante un  glaive.
C’était la fin d’un jour, un amour qui s’achève
et dans la tombe ouverte à l’automne assaillant
des feuilles défuntes réunies, sommeillant,
gémissaient en silence en plainte sourde et brève.
Dans le noir crépuscule, aux confins de la nuit
une lune voilée aux accents de tristesse,
entamait un refrain de profonde détresse.
L’été était parti, l’amour s’était enfui,
et dans mon cœur rompu aux refrains d’une larme
se perdaient mes rêves dans le vide et son charme…
Aux confins de la nuit
PALMARES
 
VERSION
IMPRIMABLE
G
Le Palmarès et les textes
               Voleurs d’espoir
                      (rondel)
 

Par tous les temps aux dents le mors,
L’ouvrage hait l’âme falote,
L’esprit se rit, vivants ou morts,
Du ciel qu’il fait, soleil ou flotte.
 
Pour devancer les croquemorts,
Souffleurs de vent et de parlote,
Efface vite tes remords,
L’ouvrage hait l’âme falote.
 
Quant au combat, tu n’en démords,
Il faut les prendre à la culotte,
Ceux qui vénèrent le zélote,
Voleurs d’espoir, lâches corps-morts,
Par tous les temps aux dents le mors.
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